1. Così fan tutte, créé à Vienne au Burgtheater le 20 janvier 1790, Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791) H. von Karajan, Philharmonia Orchestra, Schwarzkopf, Merriman, Otto, Simoneau, Panerai, Bruscantini, 1955, EMI (3CD) Parce que c'est, selon moi, le plus bel opéra du monde. Parce que Schwarzkopf est sublime, parce que le trio masculin est ce que l'on peut faire de mieux, parce que le chef et l'orchestre respirent comme l'aurait voulu Mozart. Parce que l'on ne peut tout simplement pas s'en passer.
2. Il Trovatore, créé à Rome au Teatro Apollo le 17 janvier 1853, Giuseppe Verdi (1813-1901) Le premier opéra que j'ai vu et qui a bercé mon adolescence. De la passion, de la tragédie, du lyrisme à vous emporter sur tous les nuages, notamment les petits. L'opéra à l'état pur. Que du bonheur. Un peu moins de chance avec les versions, mais celle de Mehta est très belle et celle de Karajan vaut forcément pour Maria, même si 1956 c'est à peine tard. Z. Mehta, New Phiharmonia, Price, Cossotto, Domingo, Milnes, Giaiotti, 1969, RCA (2CD) H. von Karajan, Choeur et Orchestre de la Scala, Callas, Barbieri, di Stefano, Panerai, Zaccaria, 1956, EMI (2 CD)
3. Tosca, créé à Rome au Teatro Costanzi le 14 janvier 1900, Giacomo Puccini (1858-1924) Encore la passion, l'énergie, une intensité dramatique hors pair, un des meilleurs "scénarios" de l'opéra. Et cette fois "la" version avec une Callas unique et un énorme de Sabata à la tête de l'Orchestre de la Scala. A écouter sans fin. V. de Sabata, Choeur et Orchestre de la Scala, Callas, Di Stefano, Gobbi, 1953, EMI (2 CD)
4. I Puritani, créé à Paris au Théâtre des Italiens le 25 janvier 1835, Vincenzo Bellini (1801-1835) Dernier opéra de Bellini: le romantisme dans tous ses états, un quatuor d'anthologie, la sublime beauté de la mélodie bellinienne. A écouter et réécouter, comme on n'arrive presque jamais à le voir. Et encore une fois Callas nous envoûte. T. Serafin, Choeur et Orchestre de la Scala, Callas, di Stefano, Panerai, Rossi-Lemeni, 1953, EMI (2CD)
5. Der Freischütz, créé au Königliches Schauspiel-haus de Berlin le 18 juin 1821, Carl Maria von Weber (1786-1826) Encore un sommet du chant romantique, le lyrisme d'Agathe, l'énergie tellurique de la scène de "La Gorge aux Loups", une oeuvre si prenante que l'on ne s'en détache jamais. Une interprète unique, Elisabeth Grümmer, qui est un miracle permanent; et sous la baguette de Furtwängler un des plus beaux enregistrements qui soient. W. Furtwängler, Wiener Philharmoniker, Grümmer, Streich, Hopf, Böhme, Poell, Edelmann, 1954, EMI ou Gala (2CD)
6. Le Couronnement de Poppée, créé au Teatro Grimano (Santi Giovanni e Paolo) de Venise, 1642-1643, Claudio Monteverdi (1567-1643) A peine plus de 40 ans après la naissance de l'opéra, Monteverdi réussit la première révolution. A l'épure qu'étaient les premières oeuvres lyriques, il insuffle la vie, la passion, la sensualité, le sang frais du théâtre. Eblouisssant. Surtout dans la seconde version d'Harnoncourt, avec des chanteurs acteurs uniques, dont Tappy incarnant un Néron d'exception et Yakar une Poppée torride. N. Harnoncourt, Ensemble Monteverdi, Opéra de Zurich, Yakar, Schmidt, Tappy, Salminen, Esswood, Parry, Oliver, 1981, Teldec (3CD)
7. Tristan und Isolde, créé au Hoftheater de Munich le 10 juin 1865, Richard Wagner (1813-1883) Un des sommets absolus de l'opéra. Parce que c'était elle, parce que c'était lui. Une version ancienne mais avec un Tristan (Ramon Vinay) et une Isolde (Martha Mödl) inégalés et, peut-être, inégalables. H. von Karajan, Orchestre de Bayreuth, Vinay, Mödl, Malaniuk, Hotter, Weber, 1953, Orfeo (3CD)
8. Dido and Aeneas, créé à l'Ecole de Josias Priest à Chelsea en décembre 1689, Henry Purcell (1659-1695) Une rencontre unique entre l'Histoire, la Musique et le Théâtre. Un vrai miracle. Parmi des dizaines de versions jeunes et anciennes se dégage celle de Jacobs avec une Dawson bouleversante et des sorcières tenues par des contre-ténors. René Jacobs, Orchestra of the Age of Enlightenment, Dawson, Kiehr, Joshua, Finley, Visse, Wallace, Bowen, 2001, Harmonia Mundi (1CD)
9. La Khovantchina, première officielle au Théâtre Marie de Saint-Pétersbourg le 7 novembre 1911, Modeste Moussorgski (1839-1881) L'opéra du peuple russe, de sa voix, de son destin, de ses souffrances, de ses espoirs. Oeuvre de choeurs et de coeur, qui prend irrésistiblement aux tripes. La touche unique d'Abbado, soin du détail et puissance, couleur et ligne de force, avec des voix splendides et des choeurs somptueux. C. Abbado, Orchestre de la Wiener Staatsoper, Lipovsek, Haugland, Atlantov, Popov, Kotscherga, Burchuladze, 1990, DG (3CD)
10. Messa di Gloria, créée à Lucques le 12 juillet 1880, Giacomo Puccini (1858-1924) Messa di Requiem, créée le 22 mai 1874 à Milan, Giuseppe Verdi (1813-1901) Des opéras sous forme de messes, des messes en forme d'opéra. Deux chefs d'oeuvre uniques : beauté des voix, de la mélodie. Du lyrisme à haute dose. A écouter en boucle. Deux versions splendides. Messa di Gloria, Puccini : C. Scimone, London Philharmonic Orchestra, Carreras, Prey, 1990, Erato (1CD) Messa di Requiem, Verdi : C.-M. Giulini, Philharmonia Chorus and Orchestra, Schwarzkopf, Ludwig, Baker, Ghiaurov, Gedda, 1964, EMI (2 CD)